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  • CHAPITRE 4


    JADE


    Elle... Je n'aurais jamais cru... Qu'elle aurait cherché à me faire si mal... Pourquoi... Pourquoi ?... Avait-elle au moins réfléchi à son acte ? Je n'en saurais jamais rien...


    Cela faisait un certain temps que l'on ne s'était plus adressé la parole... Les mots m'échappaient, s'éteignaient brutalement. Dès que je la voyais, je la repoussai, répugnante, horrifiée par tout ce qu'elle avait pu faire... Ainsi que l'autre... Oui, l'autre, celui dont j'avais été amoureuse !... Ce sale gamin capricieux, arrogant et laid ! Car ces traits étaient déformés par son attitude instable, désobligeante et dédaigneuse ! Je les détestais ! Elle... Et lui... Eux deux !


    A l'époque, une seule envie me pourchassait : de les voir mourir... Oui, mourir... Si la confiance d'une adolescente est détruite par des trahisons, des mensonges et des promesses non tenues, alors sa colère se fait ressentir par de puissantes envies meurtrières envers les personnes infidèles...


    Mais ce que j'ignorai, c'est que plus tard, j'aurai regretté ces paroles...


    ***


    Mathématiques, Sciences Physiques, Français... Décidément, que des matières que j'aime ! J'en ai tellement marre ! La fatigue me saisit chaque jour plus violemment, les journées sont infiniment longues et... bouleversantes. Tournant délicatement la tête vers la droite, je remarque l'intense regard que me porte Eléonore sagement. Mais qu'est-ce qu'elle me veut encore ? Elle m'énerve ! Tiens, elle parle à son voisin... Obéissant et routinier, celui-ci me passe un mot et me dit : "De la part d'Éléonore". Oui, bon, ça j'ai compris, merci ! A-t-elle enfin trouvé le moment propice pour me déclarer sa flamme ? Ha ha... humour ravageur, Jade fidèle au rendez-vous !


    C'est une petite lettre, légèrement gribouillée. Je fais en sorte de faire preuve de la plus grande discrétion possible pour que madame Ville ne remarque rien, et que Wladimir ne jette pas ses yeux globuleux sur ce qui ne le regarde pas. Voici donc le fameux contenu de cet étrange récit :


    "Jade, écoute-moi pour une fois s'il te plaît. Je n'ai pas pu te donner cette lettre avant, je l'ai écrite hier soir. J'étais... comment dire ? Anxieuse ?... Non, pas inquiète non plus... Enfin... Lis ce qu'il suit, et ne te moque pas de moi. J'ai décidé de te parler franchement (ah ouais ? une lettre ? C'est très franc dis-moi !) et je me rends compte de beaucoup de choses...


    Je croyais qu'après cette dispute au parc, tu me serais revenue, sereine, or, s'en est tout le contraire. Parle-moi ! Pourquoi je n'ai plus le droit à tes sourires ? Tu les donnes à Wladimir, hein ? Mais qu'est-ce qui se passe donc dans ta tête ? J'aimerais savoir ! Je suis ton amie, non ? (Hmmm... Bonne question...). Tu as toujours été à l'écoute, sympathique et... pourquoi ne m'écouterais-tu pas quand je te dis que ce jeu "Atlantidias Game", n'est pas bon pour toi ? Je... Je le sens ! Est-ce que tu me crois quand je te dis ça ? Je suis sûre que je ne me trompes pas, et tu peux me croire. Il est vrai que ce jeu est criant de réalisme, fascinant... Mais c'est un monde mauvais ! Il t'emporte complètement, et... je voulais te parler... au sujet de ton amie... Tu te souviens ? Tu ne m'en as plus parlé depuis longtemps... Aurait-elle vraiment... disparu ? Fugué ? J'ai besoin de savoir pour te comprendre, Jade. Et ça, tu ne peux pas le contredire.


    J'espère que ça ira mieux entre nous très bientôt. Je t'aime beaucoup Jade, tu étais ma seule meilleure amie jusque-là... S'il te plaît, reviens me parler."


    Hmmm... Un brin de sentimentalité pour que je succombe ou bien ?... Pff...


    Mais, d'un côté, c'est vrai que ce monde est étrange... Je ressens le besoin énorme de me confier à Éléonore... Mais mon côté indépendant l'emporte très souvent. Trop souvent. Et cette bague... L'avait-elle remarquée ?


    Dans un rayon de lumière, je fais briller celle-ci... Tiens donc ! Elle est couleur cuivre maintenant !... Wahou... Oui, c'est peut-être à cause de la lumière !... Non, ce n'est pas possible...


    Je tourne ma tête et, devinez quoi... Wladimir m'observe. Fronçant les sourcils, je lui lance :


    "- Quoi ?

    - Fais voir ta bague...

    - Nan.

    - Allez, passe ! s'impatienta-t-il en approchant sa main de la mienne.

    - Ne me touche pas !"


    J'ai crié. Je suis persuadée d'avoir crié. Je regarde les autres élèves... Non, seuls mes voisins de devant me dévisagent avec curiosité. Si Wladimir me touche, ou même, s'il me frôle, je lui défonce la tête !


    "- Qu'est-ce que tu as ? Tu as peur ? me dit-il, sarcastique.

    - Non.

    - Alors... C'est quoi cette réaction fort bizarre ?

    - Laisse-moi tranquille !

    - Je serai aussi têtu que toi. Allez quoi ! Passe-moi ta bague, je veux simplement vérifier quelque chose.

    - Qu'est-ce que tu veux vérifier ?

    - Enlève-là si tu ne veux pas que je te touche !

    - Je ne vois pas où tu veux en venir..."


    Tout en disant ces paroles, je commence à retirer délicatement la bague, d'abord lentement, puis, comme elle reste au même emplacement, je tire un peu plus, mais rien n'y fait. Je sens de plus en plus le sourire ironique de Wladimir me traverser le cerveau.


    "- Alors, ça vient ?

    - Hé, Mir Vaisselle, j'fais ce que je peux pour toi alors ferme-là !

    - Promis, je ne te touche pas."


    Franchement, je suis méfiante. Si vous saviez tout ce dont il est capable de faire, vous auriez la même réaction que moi.

    Il me regarde, de ses yeux moqueurs :


    "- Qu'est-ce que les filles sont compliquées...

    - Et pourquoi tu dis ça ? demandai-je, énervée.

    - Je ne vais pas te manger...

    - Ça, je n'en sais rien... répondis-je du tac au tac.

    - Hmm... Arrête, et passe-moi ce fichu anneau.

    - T'as bien vu que je n'arrivais pas à l'enlever, non ?!

    - Ah oui c'est vrai... Bon...

    - T'as dit que tu ne me toucherais pas !

    - Ben dépêche toi, alors !

    - Voilà, voilà... Et tu pourrais dire "s'il te plaît", non ? Ou ça te tuerait ?

    - S'IL TE PLAÎT !

    - Crie pas, imbécile !

    - Tu ne manques pas de politesse non plus... Bon, fais voir ça... Pour tout te dire, ce matériau m'intrigue étrangement... Je peux faire une photo ?

    - Fais comme tu le sens," soupirai-je avec agacement.


    Il prend vite son portable, et photographie comme il peut (pour avoir une image plus nette). Tout d'un coup, la sonnerie annonce la fin des cours. Ouf, enfin libérée de ce... Ah, beurk !!! Encore dégoûtée par son attitude, je frotte mes mains sur mon manteau (comme si je veux enlever les "bactéries" que Wladimir aurait posé sur ma main - drôle d'idée), espérons que Madame Rougier ait acheté du désinfectant. Je sens soudain une présence étouffante planer autour de ma table... Je me retourne, et ô miracle, qui voilà ! Notre chère Éléonore...


    "- Tu l'as lu ma... lettre ?

    - Oui, bien sûr...

    - Et...

    - Et... Bon, tu sais quoi ? Je m'excuse comme tu le veux, voilà voilà, désolée pardon, enfin bref, tout ce qu'exige la politesse. C'est bon tu es contente ?

    - Non, me répondit-elle froidement - et c'est bien la première fois. Ce que je souhaite, c'est de savoir ce que tu penses sincèrement."


    Là, je suis coincée. Je lui propose donc de rentrer ensemble (ça faisait longtemps !...) et de discuter un peu. Moi aussi, je veux comprendre. Vous ne comprenez pas mon attitude ? C'est pourtant bien simple : je suis une fille gentille au fond. Au fond, penserez-vous. Je ne suis pas si "gamine" que ça. Non non, je peux être aussi très très mature ! Voyez-vous, je n'aime pas me disputer. Seulement, quand quelqu'un vous énerve, vous n'allez pas faire "semblant" que tout va bien, non ? Et je ne supporte pas être soumise à quelqu'un, ni à quelque chose ! J'avais le droit de connaître le jeu d'Atlantidias Game, non ? Et bien, Eléonore m'en empêchait ! Je ne vois strictement pas pourquoi, d'ailleurs...


    "- Et... À mon tour je veux savoir, pourquoi tu m'interdisais autant de ne pas aller voir ce jeu ? Qu'est-ce qu'il avait ? Tu pouvais me laisser libre de mes actes, non ? Et toi, qu'est-ce que tu faisais à Game Center l'autre jour, hein ?

    - Si tu pouvais me poser une seule question à la fois... En tout cas, je te l'ai déjà dit. Tu me prendras pour une folle, mais ce jeu, oui "Atlantidias Game"... je ne le sens pas. C'est comme ça. Est-ce que tu n'as pas eu une impression opprimante, un étouffement inexplicable quand tu es "entrée dedans" ?... Une sensation... d'emprisonnement dirai-je ? De monde à part ?... Je suis allée à Game Center, pour confirmer mes craintes, voilà tout. Et je pense toujours que j'ai raison de me méfier de ce jeu."


    Notre causette se poursuit et les réflexions me font tressaillir. Effectivement, j'avais eu une sensation quelque peu suffocante, mais à la fois tellement agréable... c'est un paradoxe me diriez-vous mais ce fut pourtant mon ressenti de l'instant présent. L'air ne semblait pas naturel, comme celui des bouteilles d'oxygène que l'on utilise lors de plongées ! Aurait-elle raison ? Mais non, c'est stupide !


    "- Mouais, j'suis pas tellement convaincue... C'est vrai, on a une impression bizarre... Mais il faut s'y faire c'est tout.

    - N'empêche que toi aussi, tu trouves cela étrange. Cependant, tu as un caractère trop fier pour pouvoir l'avouer."


    N'importe quoi ! Qu'est-ce qu'elle peut raconter comme sottise ! Hé... Mais pourquoi s'arrête-t-elle en fixant ma main comme ça ?


    "- Ta... Tu as une bague maintenant ?

    - Oui, Wladimir et moi voulons nous marier, lançai-je sans conviction.

    - Sans blague, me répondit-elle du genre "arrête-de-te-fiche-de-moi".

    - Tu ne me crois pas ?

    - Bien sûr que non. Malgré le fait que vous soyez toujours collés l'un à l'autre !

    - Ah, ne me dit pas ça, maugréai-je, agacée. Je le hais ce type.

    - Je commence à me poser des questions... Et dis, pourquoi tu as cette... superbe bague ?

    - Monsieur Rougier me l'a offerte. Elle est spéciale, n'est-ce pas ?

    - Totalement. Fais attention à toi..."


    Je ne peux m'empêcher de rire... C'est bon, une bague ne va pas me tuer, quand même !


    "- Arrête de te tracasser pour rien !

    - Mais...

    - Y a pas de mais ! Et en plus, on est devant chez toi... Allez, on oublie les passages désobligeants qui ont causé notre engueulade et...

    - Et ?...

    - ... On se revoit demain ? continuai-je, comme si de rien n'était.

    - Hmmm..." lança Eléonore, pensive, avant de fermer la porte de son immeuble.


    ELEONORE


    "- Grégoire, arrête de me coller !

    - Allez, avoue !

    - Tu es bête ou quoi ?

    - Coi.

    - Hein ?

    - Tu me demandes si je suis stupide ou coi. Je te réponds : coi."


    Comprenant la blague vaseuse que mon frère venait de me faire, je lui balance :


    "- Plus tu te comporteras comme un abruti, plus je vais te détester petit frère !

    - Mais pourquoi ne veux-tu pas simplement me dire : Oui, je l'aime !

    - Tout simplement parce que je ne l'aime pas ! Ce n'est pas si difficile à comprendre !

    - Nonore, que se passe-t-il ? demanda ma mère.

    - Ah, Maman ! Je t'en supplie, donne des fessées à Grégoire, punie-le de télé, ordi, enfin bref, tout ce que tu veux !

    - Quelle en est la raison ? dit-elle d'une voix enjouée.

    - Il m'énerve... Il n'arrête pas de me tanner depuis tout à l'heure pour que je dise haut et fort que j'aime un garçon de ma classe, ce qui est complètement absurde.

    - Bien, je comprends mieux... Grégoire, suffit, tu vas faire ton travail dans ta chambre, et il est HORS DE QUESTION que tu bouges, compris ? Jusqu'à ce qu'on t'appelle à table !"


    Malgré lui, il traîne des pieds, prend son sac, et monte les escaliers avec lassitude.


    "- Alors ma petite Nonore, qu'est-ce qui ne va pas ?"


    Les mères ont le don de tout sentir. L'instinct maternel, disent-elles. Je ne sais pas comment elles font. Comme je n'ai pas envie d'en parler, je réponds vaguement pour remettre la conversation en ma faveur :


    "- Oh, rien... Il faut que je me repose. La semaine d'examen a été dure, mentis-je.

    - Tu as eu des examens ?

    - Un. Celui de Français.

    - Et bien... Le mieux est, comme tu l'as dit toi-même, de te reposer. Demain, tu iras rejoindre Jade au parc ou c'est vraiment fini entre vous ?

    - Bof, on vient de se réconcilier.

    - Comment ça, "bof" ?

    - J'ai l'impression qu'elle a pris ça à la légère. Plus pour se soulager et pour arrêter de rester avec Wladimir. En gros, je suis son bouche-trou !

    - Ne dis pas ça..."


    Ma mère me regarde toujours droit dans les yeux quand elle veut me dire quelque chose d'important. Je la laisse parler.


    "- Si elle est venue s'excuser à son tour, c'est qu'elle avait une raison. Écoute ton cœur. Jade, bien qu'elle n'ait pas un caractère facile, ne te prendra jamais pour son bouche-trou. Comprends-là ; Madame Rougier lui mène la vie dure ! Répliquer et montrer sa mauvaise foi fait partie de sa personnalité."


    Je reste silencieuse. A-t-elle raison ? Je ne sais pas. C'est tout de même moi qui la voie la plus souvent ! Fatiguée et démoralisée, je pars dans ma chambre d'un pas mollasson. J'ai la sensation qu'un malheur va arriver. Ah ! Quelle anxieuse je peux faire !

    La réaction de Jade m'a déconcertée. Je suis complètement perdue. Et puis ce jeu qui m'intrigue toujours autant... Je ne comprendrais jamais les gens... Suis-je comme tout le monde, au moins ? Des questions vraiment débiles peuvent nuire à la santé, j'en suis consciente... C'est exactement mon cas.


    Je m'assois sur ma chaise, et sonde mes livres en quête d'un petit indice... En réalité, je ne sais pas ce que je cherche. Je pense perdre mon temps, mais tant pis. Je me lance et là, je ne peux plus m'arrêter : des informations défilent à une allure folle alors que je feuillète mon livre d'SVT.


    ***


    JADE


    Arrivée chez moi, je me jette sur le canapé. Ouah ! Quel soulagement ! J'ai complètement détourné la situation ! Enfin, Éléonore a mis du sien, je reconnais...


    "- JADE ! cria soudain Madame Rougier d'un ton sec. Tu n'es pas chez les Zoulous ici ! Tiens-toi comme il faut ! Et dire que tu es censée donner le bon exemple !... Vraiment, je suis exaspérée de ton cas.

    - Je suis ravie de le savoir, madame, répondis-je calmement alors qu'elle allait encore me postillonner à la figure des phrases désobligeantes et sans intérêt.

    - File dans ta chambre travailler plutôt que de te vautrer dans le canapé pour regarder des séries stupides !"


    "C'est vous qui êtes stupide." Voilà ce que j'aurai dû répliquer. Mais bon, je me retiens, et docilement, je prends mon sac et ferme la porte de ma chambre en prenant bien soin de la faire claquer.


    Christophe entre doucement, et s'installe sur mon lit en silence. Exténuée par cette journée, je cours à la salle de bain me jeter de l'eau sur la figure. Ah oui, ma bague ! J'allais l'oublier ! Mettant ma main sous l'eau, j'essaie de l'enlever, mais celle-ci reste clouée à mon annulaire. Du savon, voilà la solution magique ! Elle ne part toujours pas ! Grrr !


    Après cinq minutes de dur labeur, toujours rien. Je reviens donc bredouille dans ma chambre, et m'affale sur le lit. Christophe est là, et me regarde sagement. Je lui demande :


    "- Qu'est-ce que tu fais là ?

    - J'ai entendu les cris de maman.

    - Ah, oui...

    - Elle ne te supporte vraiment pas ?

    - J'en sais rien... A vrai dire, c'est sûr, je ne suis pas de votre famille... Mais ce n'est pas une raison pour..."


    Mes yeux me piquent. Raaah, je ne vais pas pleurer quand même ! C'est absurde !


    "- Tu pleures ?

    - Nan, le coupai-je.

    - Alors quoi ?

    - Rien, laisse-moi tranquille.

    - Ok... Repose-toi bien grande sœur !" s'exclama-t-il tout en me faisant un bisou bien baveux sur mon front.


    Je sens que la fièvre monte, je ne sais pas pourquoi. L'état psychique atteint le physique, c'est bien connu. Mal à l'aise, je m'enfouis donc dans les couvertures... le sommeil se fait ressentir, mes paupières se ferment et se rouvrent par à coups jusqu'à fermeture totale. Je m'endors docilement et exténuée, sans me rendre compte que ma bague avait encore changé de couleur.


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    CHAPITRE 3


    JADE


    En 6ème, les filles sont de vraies pestes, c'est bien connu. Mais, seulement, elle... Elle se comportait comme une grande ! Je pensais que rien ne la déstabiliserait, et pourtant !...


    "- Jade ! Tu viens au cinéma demain ?

    - Je ne sais pas... Madame Rougier n'acceptera peut-être pas...

    - Tu veux que je lui demande ? avait-elle dit de ses yeux malicieux.

    - Tu crois qu'elle dira oui ?" avais-je repris, surprise.


    Elle avait ri.


    "- Bien sûr ! J'ai un grand pouvoir de persuasion !"


    Je ne savais pas qu'il était assez grand pour que tu puisses manipuler tout ce petit monde comme tu l'as fait.


    ***


    Comment une telle merveille peut-elle exister ? Il n'y a pas à dire, le jeu Atlantidias Game est un véritable chef-d'œuvre. Sa modernité, son mécanisme, son fonctionnement, son utilisation spécifique... tout a été pensé et confectionné avec tant de perfection, brillance, intelligence et application !... Je ne trouve pas les mots pour m'exprimer. C'est dingue, complètement dingue ! Ne me jugez pas trop rapidement en voyant ma réaction (quelque peu exagérée, je l'avoue) face à la découverte de ce jeu simple et semblable aux autres selon vous. La folie ne m'a pas saisie brusquement je vous rassure et si je peux vous donner un conseil : enlevez-vous l'idée péjorative et absurde que vous vous faîtes de ce jeu et qui vous masque la vérité. Ce n'est pas une simple idiotie comme je l'avais pensé, et comme auraient pensé de nombreuses autres personnes. Délicate et spectaculaire à la fois, la confusion entre réalité et fiction est présente à chaque instant et nos cinq sens sont superbement bien représentés !

    Revenons-en au moment précis où je m'étais apprêtée à le tester. Sans faire attention à Eléonore qui m'avait suivie, mon esprit s'était focalisé sur ce prodige laissant corps et âme se faire emporter par les miracles de la technologie. Concentrée et très impliquée, j'avais instantanément oublié tous mes petits tracas habituels afin de ne me consacrer qu'à l'instant présent, imprégnée et accrochée telle une ventouse non détachable. Le décor de la salle de jeux s'était éteint pour faire place à un mystérieux paysage très réaliste, sombre et envoûtant. Malheureusement, Christophe et moi sommes allés à dix-sept heures trente dans la salle qui ferme ses portes un quart d'heure après, ce qui ne nous avait pas laissé énormément de temps pour jouer. Terriblement déçue mais sans trop le montrer à mon frangin, j'étais rentrée à la maison pour me reconnecter sur Internet et en savoir un peu plus sur le premier niveau... que je rêvais déjà de gagner ! Seulement voilà... il y avait un hic : aucune astuce ou solution n'est diffusée sur le Net ! Peut-être parce qu'il vient tout juste de sortir... Hmm... autre mystification : ce jeu en vente depuis seulement deux semaines est déjà accessible dans la salle de jeux de mon quartier ! Et seulement dans la salle de jeux de mon quartier ! Bon, je fais des répétitions mais c'est parce que je trouve ça très très étrange ! Pourquoi fallait-il qu'il ne soit accessible que dans Game Center ? Est-ce un essai pour tester le potentiel de séduction d'Atlantidias Game auprès des consommateurs ? Ou autre chose... ? Bon, assez travaillé la matière grise... ben oui, j'ai l'impression d'avoir fourni un effort digne d'être considéré comme du travail.


    Oups. Ça sonne. D'un geste flasque et sans une étincelle d'énergie je me dirige d'un pas nonchalant vers la porte d'entrée. Monsieur Rougier ! Il rentre tôt pour une fois... Il travaille beaucoup et on le voit rarement vu qu'il arrive à des heures très tardives où nous sommes la plupart du temps déjà couchés Christophe et moi. Quelle bonne nouvelle ! Affichant un grand sourire, il me prend dans ses bras -comme quand j'avais quatre ans, sauf qu'à l'époque, je ne pesais pas le même poids !


    "- Ma petite Jade... j'ai une surprise pour toi...

    - Non ? Vraiment ? Qu'est-ce que c'est ? Ah ! Montre moi ça !"


    A ma plus grande surprise, le mystérieux présent s'annonçait être une somptueuse bague resplendissante de clarté et de beauté inébranlable ! Ouah... Ouah. Ouah ! MA-GNI-FI-QUE !


    "- Je sais pas quoi dire... c'est vraiment très gentil de ta part... elle est splendide ! Mais que me vaut cette honneur ? demandai-je, tout émoustillée.

    - Faut-il une quelconque raison pour faire plaisir à ma princesse ? Je souhaiterais que tu la portes à ton doigt le plus souvent possible pour que tu penses à moi à longueur de journée. C'est d'accord ? dit-il tendrement et d'un ton empli de conviction.

    - Avec un bijou pareil, pas la peine de me supplier ! murmurai-je, enivrée.

    - Il lui arrive de changer de couleur de temps à autre, mais n'y prête pas attention, c'est sûrement à cause de l'intensité de la lumière... qui fait tout son charme selon moi ! Je m'en suis aperçu en revenant.

    - ...

    - ... cependant cela n'a pas l'air de provoquer ta bonne humeur !

    - Non, ne t'en fais pas ! Elle est bien plus que parfaite ! Je suis HYPER HEUREUSE ! Merci Dad' !

    - J'en suis ravi. Allez, file ! Je vais faire la surprise de ma venue à Maman, alors pas un mot compris ?"


    Il me laisse avec ce... ouah ! Sublime bijou en argent... euh, non, en or, quoique... Hmm... étrange ce matériau, je me demande ce que cela peut bien être. Quelle importance, du moment qu'il me plaise !


    ELEONORE


    Tout m'est absolument incompréhensible ! Que faire ? Récapitulons les faits ma chère Eléonore... tu étais dans la salle à tester ce jeu débile... Raaah ! Qu'est-ce que j'ai été bête ! Bon. N'oublie pas ce que ne cessent de te répéter tes parents... "toujours prendre la voie de la sagesse et rester calme". Mais je suis calme bon sang ! J'expire, j'inspire. Je reprends. J'étais donc dans la salle dans le but d'essayer Atlantidias Game, j'ai mis le casque en même temps que Jade et là je me suis retrouvée dans un tout autre univers inconnu... jusque là tout est normal, c'est un jeu en 3D réellement bien conçu. Bon. J'ai fermé les yeux pour plus de sensations olfactives, et là, oui ! C'est à ce moment précis que j'ai été prise d'une soudaine inquiétude concernant mon casque ! Et pourtant c'était bien réel, il avait disparu ! Comme volatilisé ! Je me suis tout de même demandé ( en l'espace de quelques secondes seulement, je vous rassure) si j'étais dans la vraie vie ou prisonnière de ce jeu idiot (honte à moi). Sauf que le décor avait changé, je m'étais retrouvée de nouveau dans Game Center... Il est pourtant clair que cela crève les yeux ! Mais alors... quelle personne digne de ce nom aurait pu me retirer ce maudit casque à mon insu ? Car il est clair que pour n'importe quelle personne censée ne croyant pas au paranormal, seule cette supposition conviendrait...


    JADE


    Dans la cour du lycée, encore en compagnie de Wladimir. Pourquoi toujours avec lui ? Je n'en sais rien. Ha ha ! Va t-il se rendre compte de ma nouvelle bague hypnotiseuse par sa grandiose beauté ?


    "- Alors Jade qu'est-ce que tu as fait hier ? Tu t'es pas trop ennuyée ? Parce que moi en fait quand je suis sortie de chez moi pour aller faire les courses avec ma mère, et bien là je me suis rendu compte que..."


    Et bla bla bla et bla bla bla, ah je vous jure ! Pire qu'une fille celui-là une vraie pie ! Et puis, qu'est-ce qu'il a à me raconter sa vie ?... Ce n'est pas parce que dernièrement je lui ai parlé que c'est une raison pour... heu... Non rien, laissez tomber.


    "-... et donc après je me suis dit mais pourquoi tu as donné ça à manger au..."


    Quand une personne que vous aimez bien est difficile à supporter, de temps à autre ce n'est pas agréable du tout, mais quand vous haïssez une personne et que celle-ci vient vous pourrir votre existence et vos journées, et je dis bien toutes vos journées, c'est l'enfer assuré ! Vous pensez que je fais allusion à Wladimir ? Non, non... pas du tout, il est A-DO-RA-BLE ce petit bout de chou. Hum hum. Oui, bon, d'accord je plaisante ! Je sais, j'ai un sens de l'humour très développé... Ha Ha...


    "- ... mais le pire c'est quand ma mère s'est pointé dans ma chambre et m'a sorti un truc du genre..."


    Oui Wladimir. Et dans tout ça, tu la trouves comment ma bague ?


    "- ... c'était un truc de malade, j'osais même plus la regarder tellement..."


    L'a t-il vue au moins ??

    Bon allez, Jade passe à l'attaque. Action ? Réaction !


    "- Ouais, c'est bien joli ce que tu me racontes Wladimir... mais à part ça, tu la trouves comment ma nouvelle bague ? Elle perce les yeux non ?

    - Hmm... fit-il, après sa looongue et ennuyeuse tirade. C'est vrai qu'elle n'est pas mal du tout. Mais où l'as-tu acheté ? demanda t-il grièvement.

    - Ah ça... aucune idée, c'est mon dady qui me l'a offerte.

    - Elle... Elle est vraiment superbe.

    - Merci ! Mais, ça va ? T'as l'air bizarre tout à coup...

    - Oui... mais c'est étrange... elle est faite en quoi ? Ce n'est pas de l'or ni de l'argent... Et je doute que ce soit une sorte d'alliage !... Alors...

    - Et bien, en vérité je ne sais pas du tout et je me suis posé la même question que toi. Monsieur Rougier me l'a offerte et je l'ai simplement remercié, il m'a aussi dit qu'il lui arrivait de changer de couleur mais que ça devait sûrement être à cause de la lumière donc je n'ai pas cherché plus loin, j'étais tellement heureuse d'avoir ce si BEAU BIJOU !

    - Ok ok, mais essaie tout de même de te renseigner. J'ai beau avoir un père scientifique qui a de nombreuses connaissances et m'en apprend beaucoup, ce matériau ne me dit absolument rien... me dit-t-il avide et d'un ton empli de désarroi.

    - Si tu insistes...


    17h heures. Enfin une journée de terminée... pfiou, c'est épuisant le lycée. Oh ! Ma bague vient de devenir d'un intense jaune d'œuf très attirant. Pourtant, je ne vois pas en quoi la lumière pourrait avoir un quelconque impact sur... Enfin bon.


    "- Toc toc petite princesse, comment vas-tu ? Tu as passé une bonne journée ?

    - Papa ?! Mais comment ça se fait que tu rentres aussi tôt ? demandai-je étonnée.

    - Oh, mon travail est terminé... mais qu'importe, du moment que je puisse vous voir désormais. Oh, tu as mis ta bague ! Elle te va à ravir ma petite Jade.

    - Merci... D'ailleurs je ne t'ai pas demandé, mais elle est faite en quoi ? le questionnai-je, curieuse.

    - C'est... c'est un matériau assez spécial venant d'Orient.

    - Et tu ne connais pas son nom ? insistai-je.

    - Euh si, c'est... c'est de... de l'aphite, bafouilla-t-il gêné. Oui, oui, c'est de l'aphite, continua-t-il comme pour s'en persuader. Allez, je te laisse mon trésor je vais aider ta mère. A tout à l'heure !


    Portable entre les mains, j'avertis Wladimir de l'étrange matériau dont est constitué ma bague. Après tout, j'ai également envie de connaître sa valeur. Quelques minutes plus tard, il m'envoie un texto :


    "Ok. Je regarde ça ce soir avec mon daron. Je te renseigne dès que je peux. A toute."


    Vivement demain.



    ELEONORE


    Je ne crois pas au surnaturel ni au paranormal mais il faut avouer que je me suis trouvée dans une situation des plus terrifiantes... Et j'insiste sur le JE-ME-SUIS-TROUVEE, passé composé car oui, oui et oui l'incident est clos ! Et il est dès à présent temps pour moi de vous conter cette mystérieuse aventure... bien que j'éprouve une once de gêne humiliante pour avoir été aussi crédule en pensant pendant quelque secondes que j'étais prisonnière du jeu. Je ne vais pas laisser de suspens plus longtemps.


    Mardi matin, quand j'étais arrivée au lycée en apparence nonchalante et l'air de rien malgré les quelques millions de pensées qui trottaient incessamment dans ma tête pour découvrir qui était l'infâme personnage à m'avoir retiré, sans que je m'en aperçoive, la casque d'Atlantidias Game, Jade ne m'attendait pas... évidemment. Toujours énervée à mon sujet pour je ne sais quelle raison, elle préférait - et encore aujourd'hui - rester éloignée de moi. Ce manège dure déjà depuis plusieurs jours mais si cela lui permet de s'isoler et de réfléchir à toutes les absurdités qu'elle me jette à la figure les peu de fois que l'on se parle alors je préfère laisser l'eau passer sous les ponts... pour le moment bien sûr. C'est étrange, pourtant ! Je ne l'aurai jamais cru aussi... puérile ! Qu'est-ce qu'il lui prend, franchement ? C'est bien la première fois que ce genre de situation débarque sans nous demander notre avis ! Fichu destin oui ! Bon, je reprends mon récit.


    Peu de temps après avoir entendu une hystérique crier "BEAU BIJOU" - sûrement Clarisse -, Quentin, Wladimir et d'autres de leurs "grands copains" étaient venus m'accoster, hilares. Le premier à reprendre ses esprits pour stopper ce fou-rire quelque peu exaspérant fut Wladimir, à ma grande surprise, et il avait commencé par ces mots poignants :


    "- HA HA HA ! Alors Eléonore, pas trop fâchée ? Pffffff... MOUAH HA HA ! J'en peux plus Quentin, c'est trop poilant !

    - Tu nous... hi hi... Tu ne nous en veux pas j'espère ? avait crié Quentin à s'en étouffer, tellement il se contrôlait pour ne pas trop rire.


    Complètement larguée, perdue, détachée de cette conversation dont je n'avais compris ni le début, ni le milieu et ni la fin, je m'étais contentée d'ouvrir de grands yeux étonnés. Je m'étais mise à rigoler par défaut, sans la moindre raison, alors qu'ils étaient en train de se fiche de moi ! En même temps, Wladimir a toujours eu un rire naturellement communicatif qui ne m'a jamais laissé de marbre. Prise au jeu, j'avais répliqué gentiment avec curiosité :


    "- Mais qu'est-ce-que vous racontez ? Arrêtez de rire comme ça ! Hi hi... non mais sérieusement c'est quoi le truc ?

    - Simple question, reprit Quentin d'un léger sourire narquois. Où est passé ton casque du jeu Atlantidias Game auquel tu as joué pas plus tard qu'hier ?


    Oui, il y avait un rapport avec ce triste évènement. Oh la la... non, ce n'était pas possible... ils n'auraient quand même pas... ? Mais si, c'était tout à fait probable... Alors était-ce vrai ? Les coupables n'étaient autres que ces deux pantins ? Mais oui ! Tout était devenu nettement plus clair dès cet instant de révélation. Sans la moindre hésitation et pour la sauvegarde de ma belle réputation d'adolescente sage que je nourrissais depuis tant d'années, j'avais haussé les épaules en répliquant ardemment :


    "- Hum... si vous pensez que ma suprême intelligence ne m'a pas fait découvrir de quelle taquinerie j'étais victime, vous vous trompez, plaisantins ! "


    Pfiou ! Je m'en étais assez bien sortie ! Fière de moi et attendant la suite, j'avais vu Quentin faire la moue et Wladimir s'exclamer jovialement :


    "- Ouais ! Tape-là mon frère ! Cinq euros dans la poche ! Yiii ha ! Wlad Wlad Wladimir est dans la place ! Oooooh ouais ! T'as perdu nullard ! Je savais bien qu'elle n'aurait pas cru à cette blague tellement absurde !"


    Et c'est ainsi qu'ils s'éloignèrent, me laissant seule, soulagée et honteuse de ma crédulité.


    Maintenant que cette mésaventure est belle et bien terminée, il faut que je me consacre à Jade... cette dispute sur Atlantidias Game commence sérieusement à m'interpeler...




    JADE


    "- Nooooooooooooooooon !"


    Je me réveille en sueur ; un cauchemar. Fiévreuse, je regarde mon réveil : six heures et quart. Oh la la, j'ai encore tout mon temps. Je soupire, et me cale confortablement dans mon lit. Le drap et la couette aux motifs taïtiens sont dans un tel désordre qu'on pourrait croire à l'attaque d'un ours ! La peur m'avait envahie en seulement quelques secondes, dans un fichu rêve ! D'ailleurs, la signification m'en est totalement incompréhensible, je ne vois vraiment pas de quoi celui-ci veut parler. Des inscriptions bizarres, puis je fais un bond dans le jeu, et tout à coup... Oh, j'ai mal au crâne ! Posant ma tête lourde avec difficulté sur mon oreiller, je m'endors cette fois-ci d'un sommeil bienheureux...


    ***


    "- Wladimir !" m'écriai-je en l'apercevant.


    Je vous rassure, ce n'est pas tous les jours comme ça, c'est même exceptionnel que je le cherche, juste après avoir mis un pied dans la cour. Me voyant au loin, il commence :


    "- Écoute, je sais que tu viens me voir pour ta bague, mais j'ai juste une question : tu m'as bien dit que c'était de l'aphite, n'est-ce pas ? commença-t-il amèrement.

    - Oui, répondis-je, impatiente.

    - Et tu écris bien ça A-P-H-I-T-E, n'est-ce pas ? demanda-t-il en épelant le mot de façon exagérée.

    - Oui, répliquai-je mécaniquement.

    - Et tu n'as pas la moindre idée de ce que cela représente comme valeur, n'est-ce pas ?

    - Oui, oui et oui ! Et arrête avec tes "n'est-ce pas ?" ! Bon, allez, balance l'info je n'en ai pas pour trois heures.

    - Bien, après avoir reçu ton message hier soir à 18h15, je t'en ai moi-même envoyé un t'explicitant que j'allais exécuter toutes les démarches nécessaires pour satisfaire ta demande et aboutir à un résultat bien plus qu'acceptable. Je suis allé rendre une petite visite à mon père dans l'immédiat pour te répondre dans les plus brefs délais. Je lui ai demandé cash s'il connaissait l'aphite. Je lui ai épelé ce mot, je l'ai écris même, mais sans résultat, il ne connaissait pas ce métal et m'a clairement dit qu'il n'existait pas. Avec insistance, je lui ai demandé d'effectuer davantage de recherches pour un maximum de preuves de ce qu'il avançait. je lui ai raconté tout ce que je savais de ta bague, des nuances de couleur du métal, qui varie soi-disant en fonction de l'intensité de la lumière jusqu'à la forme même de la bague, dont on croirait la consistance d'un matériau "mou", alors que c'en est tout le contraire. Nous y avons passé toute la soirée tous les deux, une fois encore sans l'aboutissement d'une conclusion attrayante. Il en était sûr et certain, l'aphite n'existait pas. Nous nous sommes aussi demandé si ton père avait peut-être mal prononcé le nom du métal et nous avons essayé de trouver des métaux similaires à l'aphite d'un point de vue orthographique, mais je ne te cache pas que tous ceux que nous avons trouvés ne peuvent pas être utilisés pour la fabrication d'une telle bague."


    Il respira un grand coup et dans une expiration forcée, murmura :


    "- Soit ton père ne sait pas de quel métal il s'agit et il te raconte des cracks pour ne pas passer pour un moins que rien, soit il connait le nom de ce fichu truc mais ne veut pas te le dire... En tous les cas, une chose est certaine : ton père te MENT !"


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